top of page

13 Septembre – Kūnmíng et le parc du Lac Vert

     Nous arrivons ce matin dans la ville de Kūnmíng, capitale de la province du Yúnnán, vers 9 h 30. Située à 1900 mètres d'altitude, la ville est surnommée « la Cité du Printemps » en raison de son air plus frais : ça fait du bien !!!

Dès notre arrivée, nous nous mettons à la recherche du bus 64 qui nous mènera à notre auberge – de gentils habitants nous aident successivement à trouver le bon arrêt, heureusement qu'ils sont là !

Nous arrivons enfin à notre guesthouse, située dans le centre-ville : le Cloudland Hostel. Nous y avons réservé la veille deux lits dans un dortoir, mais nous devons attendre midi pour faire le « check-in » : nous nous posons donc tranquillement à une table sous une véranda pour prendre un bon petit-déjeuner revigorant, après cette nouvelle nuit passée en wagon-couchette !

     Nous nous installons dans notre dortoir, puis partons à pieds à la découverte du parc du Lac Vert, dans le centre. Là, c'est la surprise totale : si les ponts de marbre blanc enjambant le petit lac ressemblent à tous ceux que nous avons déjà pu voir à Guilin ou à Beijing, c'est l'atmosphère du parc, son ambiance, qui nous laissent ébahis ! De la musique tonitruante est diffusée par de vieux hauts-parleurs posés à même le sol aux quatre coins du parc, les airs se mélangeant les uns aux autres et créant une cacophonie hallucinante ! Un vrai spectacle !!!

     Ici, les habitants se sont regroupés pour danser ensemble et nous montrent les gestes séculaires de leurs danses traditionnelles … sur des musiques qui, elles, le sont beaucoup moins - créant un contraste vraiment surprenant ! Là, une petite vieille a attrapé un micro et chante à tue-tête en montant si loin dans les aigus qu'on y perd notre chinois ! Là encore, un groupe de personnes de tous âges s'est regroupé au pied d'une arche, et chante en choeur en suivant un accordéon, partitions à la main, formant uen chorale extraordinaire ! Et là, c'est un groupe de la cinquantaine qui se retrouve pour faire du tai-chi ...

     Une chose est certaine : le peuple chinois est doté d'une réelle joie de vivre qui fait vraiment plaisir à voir – aucun jugement, aucune appréhension : tout le monde danse, chante, et s'en donne à cœur joie !!! Même au cœur d'une ville si grande et agitée (5 millions d'habitants, quand même !), les habitants savent manifestement créer les occasions pour se retrouver et passer du bon temps ensemble … c'est vraiment chouette, et ça met la banane !!!

     Bon, le petit revers de la médaille, c'est que … si tout le monde se met à chanter tous micros dehors, eh bien … il y en a forcément un ou deux qui chantent super faux !!! (À les entendre, Jean-Phi dirait de moi que je suis une vraie diva - si si !!!)

C'est encore plus drôle de les voir s'égosiller ! Jérôme fait la grimace, et moi je pleure de rire derrière mes lunettes de soleil, à la fois touchée par ces gens qui s'amusent manifestement à se retrouver ainsi ensemble dans ce parc – c'est tellement mieux que de rester chacun chez soi dans son coin ! -, et complètement hallucinée par ce manque flagrant d'oreille musicale – ou peut-être sont-ce nos pauvres petites oreilles à nous, Occidentaux, qui ne sont pas suffisamment habituées aux sonorités chinoises pour en percevoir la beauté ?

     Toujours est-il qu'on rigole bien et qu'on passe un bon moment dans ce parc !!!

     Nous rentrons sur la fin de l'après-midi à l'auberge. La table de ping-pong située dans la cour est libre : je mets sa pâtée à Jérôme, comme vous vous en doutez !!!

     Nous grignotons tranquillement notre dîner avant d'aller nous affaler dans nos lits … enfin une bonne nuit !!!

14 Septembre – Kūnmíng et le marché aux fleurs et aux oiseaux

     Ce matin … c'est pas la grande forme, pour moi ! J'ai la gorge irritée, la fièvre qui me mord, et n'ai pas dormi de la nuit : je suis littéralement épuisée et ne tiens pas debout … En plus la famille et les amis me manquent … je l'avoue à Jérôme en pleurnichant piteusement devant les œufs de mon petit-déjeuner : dur, dur !!!

     Heureusement, j'ai un homme en or. Il me dit : « Bon, c'était le petit coup de blues du tiers du voyage, c'est normal ! Tu veux qu'on aille voir des animaux au marché des fleurs et des oiseaux ? »

Il sait comment me faire me lever !

     Après avoir grignotté un peu, nous partons donc à pieds au marché aux fleurs et aux oiseaux de Kunming. C'est Jérôme qui nous guide cette fois-ci : je le suis mollement dans la chaleur de la ville.

     Nous arrivons enfin au marché, dans un ensemble de petites ruelles étroites et animées, blindées de monde … et de bestioles !!! Là, des lézards, des grenouilles de toutes les couleurs (pas très naturel, tout ça … les pauvres!), des escargots, des serpents, des araignées immondes (brrr !!!), des poissons dans des tas d'aquariums superposés les uns sur les autres, et même des tritons ! Ici, des oiseaux en cage, des écureuils de Corée, de petits cochons, des lapins, des gerbilles, des chatons … ça donne simplement envie de tous les libérer (enfin, presque tous !) !

     Les fleurs sont un peu moins présentes, encadrées d'échoppes de souvenirs en tout genre : bibelots, bijoux, jeux de mah-jong … il n'y a que l'embarras du choix !

     Nous nous extirpons du marché et nous retrouvons par hasard dans une de ces grandes avenues piétonnes commerciales, bordées de boutiques de luxe, bardées d'écrans publicitaires, et encore plus blindées de monde ! Nous en profitons pour faire quelques courses, expérimenter les ascenseurs transparents des grands « malls », et observer toute cette agitation grouillante, reflet de l'ère de surconsommation galopante dans laquelle est entrée la société chinoise aisée … au secours !!!

     Nous rentrons à l'auberge tranquillement. Une ou deux parties de billard et de yam's, un bon petit repas … et surtout une bonne bouteille de vin rouge chinois (la première que nous trouvions qui ait un goût correct !) me redonnent un peu de forces avant d'affronter une nouvelle nuit … ouf ! : )

15 Septembre – Shílín, ou la forêt de pierre

     Ce matin, nous avons mis le réveil à 8 heures : je ne suis pas encore en grande forme – la nuit a encore été bien dure pour ma pauvre gorge désséchée! -, mais il est hors de question de rester à l'auberge à comater toute la journée !

     Nous engloutissons notre petit-déjeuner, et filons prendre un taxi pour la gare routière Est de la ville. Nous traversons la ville polluée, puis empruntons le périphérique – Kūnmíng nous semble immense et interminable, avec ses barres d'immeubles atroces aglutinées les unes aux autres ! 40 minutes plus tard, nous prenons nos billets de bus pour Shílín, ou la forêt de pierre, située à 120 kilomètres au sud-est de la ville.

     Nous arrivons en fin de matinée sur le site. Nous avalons un repas peu râgoutant dans le seul restaurant du coin, puis partons à l'assaut de la fameuse forêt de pierre …

      Là, c'est pour le coup exactement comme le décrivent les auteurs du Lonely Planet : « à la fois un piège à touristes et une merveille de la nature » !

      Si le site se révélera superbe au fur et à mesure de notre balade, ses abords sont dignes d'un Disney Land et font peur à voir … Des foules de touristes chinois se pressent auprès de minibus, qui les emmènent 3 kilomètres plus loin à l'entrée même du site. Ils sont accompagnés de guides portant des habits traditionnels et hurlant dans des micros. Les premiers pitons calcaires que nous apercevons sont complètement dénaturés, ornés d'énormes caractères chinois peints en rouge vif, bordés de sentiers pavés et d'escaliers avec rembardes métalliques à tout va …

… nous qui nous attendions à un site naturel !

     Le plus moche dans toute cette histoire, c'est que ces pauvres touristes chinois sont ensuite embarqués dans d'autres minibus pour faire le tour du parc sur des routes goudronnées, et terminent leur visite par une séance photo au pied de la Petite Forêt de Pierre – tous au même endroit, bien sûr ! Quelle tristesse !!!

      Une fois notre surprise passée, nous nous engageons sur un sentier où il n'y a personne … et, comme à chaque fois qu'il faut fournir un petit effort physique, nous nous retrouvons, à notre plus grande joie, bien vite seuls sur les chemins qui parcourent la Grande Forêt de Pierre ! Le silence est revenu et il fait très chaud, alors que nous parcourons les petits sentiers qui se baladent entre les immenses pitons calcaires … Nous débouchons sur un plateau couvert de plantations d'arbres fruitiers, de champs de maïs et de rizières, traversé par un petit ruisseau et bordé de part et d'autre de rangées de pitons calcaires : c'est magnifique, et nous sommes seuls au monde !

      Nous prenons ensuite la direction de la Grande Forêt de pierre : là encore, les sentiers sont vraiment jolis ; nous découvrons des peintures préhistoriques sur un piton, nous amusons à tenir des poses acrobatiques entre les rochers sculptés par les eaux … c'est vraiment chouette !

     Peu à peu, nous achevons notre balade, et sommes contraints de retourner vers l'entrée bruyante du parc. Nous nous désolons une dernière fois devant le spectacle de cette foule de touristes qui n'ont pas dû voir le centième du parc ... et reprenons minibus, bus et taxi jusqu'à notre auberge !

16 Septembre – Trajet de Kūnmíng à Dàlĭ

     Ce matin, ce n'est toujours pas la forme … mais nous prenons malgré tout la décision de quitter Kūnmíng pour nous rendre en bus à Dàlĭ, une ville plus au Nord de la province …

     Un premier bus, une gare routière et 5 heures de route plus tard, nous arrivons enfin à Xiàguān, capitale de la préfecture de Dàlĭ. De là, nous nous dégottons un taxi qui nous emmène dans la vieille ville de Dàlĭ, et plus précisément à notre auberge de jeunesse, la sympathique « Five Elements », située juste en dehors des remparts de la ville.

     Après nous être installés, nous filons visiter la vieille ville de Dàlĭ, qui s'avère charmante, avec se spetits ruelles piétonnes bodrées d'échoppes de souvenirs et de petits restaurants … La nuit est déjà tombée, et nous ne pouvons pas encore apercevoir le lac Ěrhăi au bord duquel la ville s'est allongée – ce sera pour demain !

     En attendant, un bon petit resto avec concert en prime, et hop, au lit !

17 Septembre – Balade à vélo le long du lac Ĕrhăi

     Ce matin, nous avons la forme tous les deux – il faut croire que le miel, acheté la veille dans une échoppe de la vieille ville, entièrement calmé les douleurs de ma gorge, et m'a remise totalement sur pieds ! Ou est-ce l'air moins pollué de Dàlĭ qui nous fait du bien ? En tout cas, c'est le bonheur !

      Après un bon petit-déjeuner, nous louons des VTT pour aller nous balader sur la côte ouest du lac.

     Comme d'habitude, une fois éloignés de la vieille ville … il n'y a personne sur les routes !

    Après le port de Cáicūn, Jérôme trouve un petit sentier, et nous longeons la rive ouest du lac, traversant de nombreux petits villages de pêcheurs postés au bord de l'eau … Dans les champs et les rizières en contrebas, les femmes et les hommes sont au travail sous un soleil implacable : ici, les pousses de riz sont déjà toutes dorées, et c'est déjà la saison de la moisson ! Des femmes coupent, trient, battent les épis, les mettent en tas sur de vieilles charrettes de bois. Je suis surprise de voir combien les outils agricoles sont restés antiques dans cette région : nul engin motorisé ni automatique, ici on travaille à la faucille et au fléau pour battre les épis ! Je n'imagine pas le mal de dos de ces paysans à la fin d'une telle journée de travail. Le fossé existant entre cette Chine là, rurale et vivant dans des conditions vraiment précaires, et celle des grandes villes comme Shangai ou Hong-Kong, est vraiment immense et sidérant !

     Dans les villages, les pêcheurs réparent leurs filets, pendant que les gamins jouent dans les cours de récréation des écoles, en uniforme bleu marine et blanc, une petite cravate rouge autour du cou. Des cochons se débattent dans leur procherie, des poules piaillent, des lapins nous regardent passer du fond de leurs clapiers, des vaches broutent paisiblement le long des routes. C'est vraiment tranquille et reposant, un vrai petit bonheur !

Nous arrivons sans peine vers 15 heures à la quasi pointe nord du lac, où nous reprenons quelques forces avec une bolée de nouilles, puis nous repartons en sens inverse pour ne pas nous faire piéger par la nuit.

     Arrivés à l'auberge, nous y dégustons un bon repas après une bonne douche. Jérôme doit encore une fois avouer sa défaite au billard (je peux écrire ce que je veux, de toute façon il a la flemme d'écrire, donc c'est moi qui décide de qui gagne ou qui perd !), et nous filons tranquillement nous reposer après ces quelques 55 kilomètres à vélo … hmm, la bonne nuit de sommeil !

18 Septembre – Trajet de Dàlĭ à Lìjiāng

     Aujourd'hui, on a décidé que ce serait « journée cool » (mais qu'est-ce qu'une journée cool dans un voyage de six mois, sinon une journée habituelle, me direz-vous?) : on se laisse dormir, on prend notre petit-déj tranquilou, on gratouille sur notre guitalélé en se cherchant de nouvelles partitions, et on prépare doucement nos sacs pour reprendre la route, cette fois-ci direction Lìjiāng !

   Nous quittons notre auberge et prenons un bus blindé d'étudiants pour retourner dans la ville nouvelle de Xiàguān. Nous achetons nos billets de train à la gare ferrovière, direction Lìjiāng … toujours plus au Nord !

Le trajet n'est, pour une fois, pas très long, mais nous sommes serrés comme des sardines sur la banquette du bas de notre wagon, encerclés de jeunes Chinois qui jouent aux cartes et s'amusent de notre drôle de dégaine d'Occidentaux.

     Nous arrivons à Lìjiāng vers 21 heures, et il fait déjà nuit. Nous attendons désespérélent le bus qui pourrait nous emmener à notre auberge – mais il est trop tard, et les bus ne prennent plus de passagers ! Nous acceptons finalement de monter dans le minibus d'une vieille dame fumant nonchalamment à la fenêtre de son tacot, accompagnés d'un vieux Chinois au sourire fendu ! Celui-ci nous assure connaître l'adresse de l'auberge -pourtant écrite en chinois ! - que nous lui montrons … malheureusement, il s'avérera que ni l'un ni l'autre n'ont la moindre idée d'où se trouve cette auberge ! Mais, trop mignons, les deux se plient en quatre pour la trouver, s'arrêtant tous les dix mètres pour demander leur chemin, se chamaillant à vive voix pour décider de la bonne direction à prendre (et une chamaillerie en chinois, c'est vraiment rigolo à entendre !) ... nous mettrons ainsi bien une bonne heure avant de trouver la fameuse guesthouse où nous avions réservé ! Après avoir chaleureusement remercié nos accolytes, nous filons nous installer et grignotter un bon repas : ouf, enfin arrivés !!!

19 Septembre – Vieille ville de Lìjiāng

     Ce matin, c'est détente et repos : nous nous sommes couchés tard pour discuter un peu avec nos familles ma veille !

     Nous partons donc à l'assaut de la vieille ville de Lìjiāng en tout début d'après-midi. C'est blindé de monde, mais il faut bien l'avouer : les ruelles pavées, bordées d'échoppes et escaladant la colline, sont ravissantes ! Nous grimpons au sommet de la colline, ce qui nous éloigne instantanément de la foule ! La vue sur les toits de la vieille ville, encerclée de montagnes, est superbe. Nous redescencons nous perdre dans le dédale des ruelles, bordées de canaux et de maisons en bois anciennes. C'est vraiment chouette, mais la foule est pesante !

     Par chance, nous atterrissons, bien sans le vouloir, dans le véritable marché de la ville : nous nous retrouvons vite tout seuls au milieu des étals de fruits, légumes et viandes, des bassines de poissons et des odeurs tantôt agréables, tantôt nauséabondes … ça chatouille les narines !

     La pluie se met à tomber en fin d'après-midi : nous filons donc nous mettre à l'abri dans notre auberge, et tchatchons une nouvelle fois avec plaisir avec notre famille – ça fait du bien de les entendre !

20 Septembre – Trajet de Lìjiāng à Shangri-la

Nous prenons aujourd'hui la route de Shangri-la, tout au nord-ouest de la province du Yúnnán, non loin de la frontière avec le Tibet central !

Après 6 heures de bus à travers les montagnes boisées parsemées de cultures en terrasses, nous arrivons enfin à Shangri-la le soir, vers 21 heures, et nous mettons dare-dare à la recherche d'une auberge pour la nuit – nous n'avons pas réussi à réserver quoi que ce soit par internet !

Nous en dénichons finalement une – un peu glauque, il faut le dire, mais ayant le mérite de ne pas être trop chère ! Nous filons ensuite nous balader dans la vieille ville. Les ruelles sont très jolies, pavées et, ici aussi, bordées d'échoppes de souvenirs et de petits restaurants – mais la foule est beaucoup moins dense, et l'air beaucoup plus frais : nous voilà à 3200 mètres d'altitude !

Nous choisissons un petit restaurant traditionnel pour dîner : curry de poulet et viande en sauce – beaucoup trop épicé et pas terrible à notre goût !

Retour à l'auberge, et tchatche avec Didier et Natacha par Skype, dans le froid sur la terrasse – eh oui, c'est bien qu'on vous aime, pour se geler les miches comme ça dehors !!!

21 Septembre – Visite de Shangri-la

Ce matin, nous nous mettons en route vers 11 heures pour visiter la belle Shangri-la. Après avoir sillonné une fois de plus les petites ruelles pavées de la vieille ville, nous nous installons dans un petit restau pour goûter à nos premiers … steack de yak et yak-burger ! Eh bien c'est super bon : MIAM !!!

L'estomac bien plein, nous montons à l'assaut de la petite collinette surplombant la ville, où sont perchés un temple et le plus grand moulin à prières de toute la Chine ! Tous les deux sont tous dorés et ornés de sculptures, c'est magnifique ! Nous nous amusons à nous joindre aux groupes de Chinois qui s'échinent, à sa base, à vouloir faire tourner l'immense moulin à prières à la simple force de leurs bras : ho hisse, ho hisse - ça tourne !!!

Du parc Guīshān, la vue sur la vieille ville et ses toitures faites de tuiles en bois est splendide.

Nous redescendons, pour nous diriger cette fois-ci vers le monastère tibétain de Ganden Sumtseling Gompa. Vieux de 300 ans, celui-ci est splendide, perché sur une colline au fond d'une vallée verdoyante, et surplombant un petit lac. Majestueux, il est composé de trois grands temples à l'architecture imposante et carrée, dominant de petites habitations blanches – les maisonnettes des quelques 600 moines vivant ici - parsemant la colline : on dirait le Potala de Lhassa, en plus petit peut-être, et plus doré sûrement !

Nous gravissons les marches jusqu'au sommet de la colline. L'altitude nous fait manquer un peu d'air, et la grimpée est éprouvante ! En haut, nous visitons les différents temples, puis décidons de redescendre par les ruelles vides de touristes jusqu'en bas de la colline. Nous croisons plusieurs moines en toge rouge, nous gratifiant d'un « Nihao ! » amusé. Nous trouvons d'autres petits temples, plus vieux et déserts, que nous visitons rapidement – dans l'un d'eux, imprégné de l'odeur des bâtonnets d'encens allumés, un moine est occupé à remplir des gobelets dorés,au pied de rangées de bouteilles d'alcool, allant du whisky au vin rouge : parfaitement improbable et surprenant !!!

Nous redescendons de la colline. Alors que Jérôme se repose tranquilllement en observant les oies qui piaillent sur le petit lac, je parcours rapidement le ponton de bois qui fait le toure du lac, pour pouvoir contempler le monastère d'un autre point de vue : c'est splendide !!!

Nous rentrons en bus en fin d'après-midi à Shangri-la. Le soir, nous testons un nouveau petit restaurant dans la vieille ville, le Compass : les prix sont raisonnables et, pour la toute première fois depuis le début de notre voyage, la nourriture est simplement DÉLICIEUSE : on se régale !!!

Nous rentrons tous joyeux dans notre petite chambre, et nous affrontons dans des parties endiablées de yam's, jusqu'à ce que mort s'en suive !

22 Septembre – Tour du lac Nàpà

Aujourd'hui, nous sommes bien décidés à faire un peu de sport : après y avoir mangé une nouvelle fois à midi, nous projetons de dîner le soir dans le même délicieux petit restau de la veille, alors nous devons perdre quelques calories avant d'aller nous y ouvrir le ventre !

Nous louons donc des VTT – pas en super forme, les vélos ! -, et partons à la recherche du lac Nàpà.

Une fois la petite colline sur laquelle est perchée notre hôtel dépassée, nous redescendons sur un plateau herbeux. Là, nous traversons de petits villages tibétains, aux jolies maisons blanches, carrées, solides et imposantes. Du foin sèche sur de grands échaffauds de bois. Des vaches broutent ça et là, au milieu des herbes dorées par l'automne et des bruyères rouges. C'est tout calme !

Nous pédalons jusqu'au lac, qui s'avère, sur cette première partie, être presque asséché, et ressemble davantage à un marécage ! Des chevaux, des tas de petits cochons et des moutons broutent dans les herbes humides.

Nous poursuivons sur la rive du lac, traversant de petits villages de pêcheurs tibétains. Les eaux du lac sont plus hautes à cet endroit, de petites porcheries et étables en bois sont même carrément les pieds dans l'eau ! Dans les champs, de vieux paysans travaillent la terre avec des bœufs et une araire : à l'ancienne ! Je suis admirative face à leur courage et leur ténacité, en dépit de leur grand âge … ça me fend le cœur de les voir durement travailler comme ça – ils pourraient être nos grands-parents !

Nous poursuivons encore notre route, décidant de faire carrément le tour du lac, tant que nous y sommes ! Pollo a un succès fous auprès des rares Chinois que nous rencontrons. La vue sur le lac est jolie, le foin sèche aux abords sur de grands échaffauds de bois … c'est chouette !

Nous terminons notre petit tour en vélo par une bonne côte, qui nous ramène à Shangri-la … il n'est pas 17 heures, nous ne pensions pas mettre si peu de temps !

Nous nous baladons dans les ruelles de la vieille ville. Comme chaque jour, une ronde s'est formée au milieu de la place de la Rue Carrée : des dizaines de Tibétains, parfois en costumes traditionnels (et pas pour faire joli, cette fois!), dansent ensemble en cercle … c'est magnifique à regarder, et on se pose là un petit moment pour les admirer, et nous amuser des petits vieux ou des bambins qui dansent tous ensemble !

Trois fois n'est pas coutume, nous retournons au petit restau du Compass nous régaler d'un bon dîner et d'une part énorme de cheese cake … le bonheur !

23 Septembre – Route vers Déqīn et le hameau de Fēlái Sì (écrit en collaboration avec Jérôme)

Aujourd'hui, nous décidons de quitter Shangri-la pour prendre un bus en direction de Déqīn, une petite ville perchée à 3550 mètres d'altitude, face au sommet mythique du Kawa Karpo, culminant à 6740 mètres et matérialisant la frontière sud-est du Tibet !

Et nous voilà partis pour une demi-journée de bus sur des routes sinueuses, voire carrément vertigineuses, toutes à flancs de montagnes et surplombant le Mékong ! Je suis complètement terrifiée dans le bus, alors que Jérôme dort à côté !

Un sacré avant-goût du Tibet, en tout cas !

Malheureusement, ce sera pour découvrir le Kawa Karpo … la tête dans les nuages ! Nous admirons tout de même un moment les langues glaciaires qui dévalent du sommet, alors que le tonnerre gronde dans la vallée ...

Le soir, expérience gustative hors du commun (tellement goûtue et râgoutante que nous en avons malheureusement laissé la moitié dans notre assiette, tant c'était gras et épicé !) : un repas tibétain traditionnel, dans un restau traditionnel, avec du vin traditionnel ... à 42 degrés !

24 Septembre – Retour sur Shangri-la (écrit en collaboration avec Jérôme)

Ce matin, la météo n'est pas plus clémente que la veille : nous sommes contraints d'annuler la rando que nous voulions faire pour nous approcher du glacier de Mingyong, au pied du Kawa Karpo … nous sommes un peu déçus, mais heureusement le Népal nous attend bientôt !

Une demi-journée de route dans l'autre sens, donc, dans un bus kitch, ou écolo selon l'interprétation (une splendide pelouse synthétique orne le tableau de bord, il ne manque plus que les clubs et les trous pour compléter le tableau !), sur des routes toujours aussi sinueuses et vertigineuses, et des montagnes toujours dans les nuages !

Retour à Shangri-la, petit restau habituel au Compass … et au dodo !!!

     Après une journée plutôt tranquille le 25, passée à nous reposer, à regarder ensemble notre tout premier film téléchargé depuis notre départ (le dernier Star Trek passe plutôt pas mal, surtout après une abstinence cinématographique aussi longue !), à soi-disant aller « faire du vélo » pour Jérôme et à nous régaler tous les deux d'un bon resto-concert le soir, eh bien … les voilà bien vite arrivés, mes 32 ans !

    Par bonheur, j'ai pu tchatcher la veille au soir avec ma soeurette, mes parents et ma poulette : heureusement, car aujourd'hui : aucune connexion internet !

     Un peu déçue de ne pouvoir joindre ni mes grands-parents ni ma famille, mon moral remonte vite grâce à mon amoureux qui m'a concocté une petite journée d'anniversaire vraiment chouette !

     Après m'avoir offert dès le réveil mes cadeaux anniversaire (il n'avait finalement pas pédalé tant que ça la veille !) - un joli collier et deux beaux bracelets en bois tibétains -, il m'emmène nous balader dans les rues de Shangri-la, avec une liste de 5 petits défis à réaliser :

  1. manger une brochette achetée dans la rue

  2. demander à des Chinois de bien vouloir prendre la pose photo avec moi

  3. cracher dans la rue comme une vraie Chinoise ! (inimitable)

  4. danser le soir sur la place carrée de Shangri-la avec les habitants

  5. porter une toque en poils de yak

     Je m'applique consciencieusement à réaliser un à un mes petits défis : les numéros 1 et 5 sont faits facilement, le 3 furtivement, le 4 catastrophiquement et en riant à la nuit tombée …

ne me reste que le 2, que je réalise le soir au restaurant avec nos compères du Compass, où j'ai bien gagné une bonne tranche de bon gâteau au chocolat pour fêter ça !!!

     Et, comme c'est vraiment la fête, à la nuit tombée nous rentrons nous regarder un FILM, avec une bonne bouteille de vin rouge !!! (ça n'a l'air de rien, mais … hormis la veille, pas vu de film depuis notre départ, alors ça fait sacrément plaisir de voir la trombine de Will Smith dans After Earth après tout ce temps !)

     Merci en tout cas à mon amoureux pour cette formidable journée, à la fois toute simple, et magique ... ensemble à Shangri-la !

25-26 septembre - 32 ans à Shangri-la !

27 septembre - vol de Shangri-la à Chengdu - au revoir le Yunan !

     Aujourd'hui, la journée passe vite : après nos derniers achats et un dernier petit tour dans la vieille ville de Shangri-la que nous avons tant aimée, nous voilà déjà le soir à l'aéroport, pour un vol plutôt mouvementé, direction Chengdu et le Sichuan … au revoir, le Yunan !!!

 

bottom of page