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23 août - Arrivée à Erlian ... nous voilà en Chine !!!

     Le soleil qui cogne sur les fenêtres du transmongolien nous réveille assez tôt ce matin.

     Le paysage est caillouteux et aride : nous n'avons toujours pas fini de traverser l'interminable désert de Gobi !!!

Nous arrivons à la frontière vers 7 h 30. Les cheftaines de wagons nous demandent nos passeports et nous laissent patienter pendant … 3 heures … le temps de contrôler nos visas chinois – la misère ! Interdiction de sortir nous dégourdir les pattes en dehors du train : on est trop contents quand ce dernier repart enfin !!!

     Arrivée à Erlian une heure plus tard, à 11 h 30 – on ne pensait vraiment pas arriver si tard ! On nous laisse encore une fois patienter quasiment une heure avant de sortir du train – les chefs de gare font sortir les passagers wagon par wagon et, pas de bol, nous sommes dans le dernier !!!

Contrôle des passeports, des bagages, de notre trombine … on réussit à s'extraire enfin de la gare et à poser enfin notre premier pied en Chine à midi et demie passé !!!

     Dehors, il fait une chaleur de plomb !!! Nous devons le plus vite possible trouver un bus qui veuille bien nous embarquer pour Beijing ! Et nous nous rendons vite compte que les 80 pauvres petits yuans que nous avons pu glaner la veille dans un bureau de change en troquant nos derniers tugriks ne nous mèneront pas bien loin !

     Nous nous extrayons des griffes des chauffeurs de taxis qui nous ont sauté dessus dès notre arrivée, pour partir à pieds, sacs aux dos, à la recherche d'une banque. Nous essayons plusieurs fois de demander conseils à des habitants, mais manifestement … ils ne parlent pas un mot d'anglais - mais alors, pas un !!!

Par bonheur, Jérôme déniche on ne sait comment une banque sur le bord de la route – on retire de quoi s'en sortir jusqu'à la capitale, cette fois-ci !

     Alors que nous cherchons un taxi qui nous emmènerait à la gare routière, un bus s'arrête à nos côtés – grâce au Gépalémo du Routard (une petite merveille !!!), nous réussissons à demander si par hasard il ne passerait pas devant la gare routière … la conductrice, toute speed, nous ordonne presque de monter – le billet est à 1 yuan, mais comme on a que des billets de 10, on est obligés de se voir un peu arnaquer, puisqu'elle ne rend pas la monnaie !

Elle nous jette littéralement avec nos sacs à la gare routière. Là, un homme super gentil nous aide à acheter nos billets au guichet – heureusement qu'il est là, parce que franchement, le chinois … c'est super chaud !!!

     Nous grignottons ce qui nous reste de notre repas de la veille, et attendons 15 heures pour prendre notre bus !

    Il s'agit d'un bus-couchette, du même type que celui que j'avais pris au Laos avec ma soeurette : un long bus comportant 3 rangées de lits alignés, avec oreillers et couvertures, s'il vous plait !

Par contre, difficile justement de passer le trajet de l'après-midi jusqu'au soir allongés : on n'a pas du tout envie de dormir !!! On ne sait plus dans quelle position se tenir, les lits sont courts et peu larges, et on se cogne régulièrement la tête au lit du dessus ou au plafond !

     Après plusieurs heures de trajet, durant lesquelles nous retrouvons un peu du vert des steppes de Mongolie, avec des yourtes et des chevaux sauvages (mais des routes goudronnées, cette fois-ci!), nous faisons une courte pause dans une ville pour avaler une soupe de noodles (nouilles chinoises), et c'est reparti pour toute une nuit de voyage, dans la chaleur moite et étouffante de notre bus, qui file à toute allure sur les routes chinoises, dégringolant du désert de Gobi jusqu'à la capitale ...

24 août – Arrivée à Beijing et temple du Ciel

Nous ne savons pas vraiment ce qui nous tire de notre sommeil ce matin … notre position beaucoup trop inconfortable ? la chaleur étouffante qui règne dans le bus ? le bruit des klaxons ?

Toujours est-il que nous arrivons à enfin à Beijing, après 15 heures de train, 4 heures d'attente à la frontière, et 16 heures de bus-couchettes !!!

Il est 6 h 30 du matin, et pourtant il fait une chaleur déjà hallucinante, et ça grouille de monde sur les trottoirs !!!

Nous partons à la recherche d'une station de métro pour rejoindre notre auberge de jeunesse, la Leo Hostel, dans le quartier « historique » de Beijing … et on se sent un peu comme dans Pékin Express, à demander au moindre chinois qui passe des infos pour trouver cette fameuse station – le Graal, pour nous, qui n'en pouvons plus de porter nos sacs et ne désirons qu'une chose : nous reposer !!!

Finalement, un couple réussit à nous répondre en anglais et nbous conseille de prendre un bus … ouf !!!

Nous arrivons à notre auberge de jeunesse vers 8 heures, tout crevés !!! Notre chambre ne se libérant qu'à midi, nous nous posons dans la salle commune, qui par bonheur fait aussi bar et restaurant : allez hop, petit dej !!!

Après quelques heures de repos, qui voilà-t'y pas qu'on r'trouve ?!! Notre compagnon de route en Mongolie, Romain, qui est arrivé quelques jours avant nous !

On grignotte un petit bout à midi, montons nos sacs dans nos chambres, et partons à deux à travers les rues de la ville à la conquête du temple du Ciel – une visite que nous pensons courte et pas trop fatigante, puisqu'elle se situe dans le plus grand espace vert de Pékin !

Première erreur : croire naïvement que l'échelle de notre plan de la ville est fidèle à la réalité ! Nous marchons pendant ce qui nous semble des heures en plein cagnard, nous trompons plusieurs fois dans notre lecture du plan,, et galérons pour trouver une banque et retirer de l'argent pour pouvoir accès au parc !

Nous ne nous désespérons pas, et après quelques kilomètres de plus, nous voilà enfin au parc du temple du Ciel !

Comme nous l'avions lu, le parc est immense et ombragé, bordé de pelouses chargées de centaines de cyprès ; ça sent bon et l'ombre portée par le chant des cigales nous fait trop du bien !!!

Par contre, deuxième erreur … la visite n'est pas la plus reposante qui soit : c'est blindé de monde, et majoritairement de touristes chinois, qui parlent fort, se bousculent, courent dans tous les sens !

Nous réussissons malgré tout à nous glisser dans l'enceinte du temple du Ciel, qui se dresse majestuseusement au milieu d'une esplanade de marbre circulaire. Tout rond et à trois étages, ses couleurs sont extroardinairement lumineuses, et il est magnifique !!! Construit au 14ème siècle, ce temple recevait fréquemment la visite des empereurs de Chine, qui venaient y prier les Dieux (et sacrifier quelques pauvres animaux au passage !) pour un peu de clémence, de bonnes moissons, …

Nous visitons les annexes qui le bordent, puis ressortons … pour découvrir avec surprise sur un plan – troisième erreur – que la visite n'est pas courte, puisque de nombreux autres sites sont répartis dans d'autres coins du parc !

On marche alors encore un peu dans les allées ombragées - heureusement un peu moins bondées pour ces sites-là ! - vers l'un des nombreux palais de l'empereur, vers d'autres temples, apercevant ça et là un écureuil ou des Chinois en train de faire leur footing, prendre des cours de taï-chi … cette partie du parc nous repose un peu plus, mais nous avons les pieds en feu à force de marcher, et la chaleur est tout de même oppressante – on s'offre une glace, pour la peine !

Retour à l'auberge vers 18 heures, où on se plait à lézarder, tchatcher, grignotter encore un bout avec Romain … La soirée passe vite !

 

25 août - Beijing : le palais d'été de l'empereur - Joyeux anniversaire Bobo !!!

     Après une nuit bien reposante, nous décidons de visiter aujourd'hui avec Romain le palais d'été – résidence d'été de l'empereur et de sa cour -, un site un peu excentré au Nord-Ouest de la ville.

     Nous prenons le métro (trop bien fait ! nous qui avions peur de ne pas nous y retrouver et de nous perdre dans les lignes et les caractères chinois, voilà que tout est traduit en anglais : un pur bonheur !), et une demie-heure plus tard, nous y voilà !

Après que Romain se soit arrêté en chemin devant une demi-douzaine de stands de vendeurs de brochettes, de crêpes épicées et autre nourriture de toutes sortes, nous entrons enfin dans le parc.

     Il nous faut tout d'abord gravir la colline de la Longévité, au milieu des chants des cigales et sous une chaleur de plomb !

Le palais se dresse devant nous, et derrière lui la colline, parsemée de petits temples aux tuiles jaunes orangées, reliés par des galeries rocheuses dans lequelles nous nous faufilons avec plaisir pour profiter de leur ombre bienfaisante !

Les bâtiments sont magnifiques et, arrivés au sommet de la colline, c'est une vue magnifique qui nous attend avec, sur la gauche, le temple de la Mer de Sagesse (c'est chouette, les noms chinois, hein oui ?), dominant la ville, et en contrebas l'immense lac de Künming !

     Nous redescendons par le chemin qui serpente dans la forêt de pins. En bas, sur la rive Est du lac, nous découvrons la Longue galerie de bois qui suit les bords du lac, bordée de bancs et décorée de peintures représentant des paysages, des fleurs, des oiseaux …;on essaie de s'imaginer l'endroit s'il n'y avait pas autant de monde : ça doit être si apaisant !!!

     Nous déicdons de suvre la rive Est pour descendre vers le Sud du lac.

     Les temples se succèdent le long de la rive. Nous visitons le théâtre de l'empereur – ben oui, quand on est riches on a un théâtre rien que pour soi, Mesdames et Messieurs !!!

     Nous continuons notre balade sur la rive ; ça fait très promenade du dimanche, avec les gamins qui courent de partout avec des cerfs-volants, les couples qui se prennent en photo (ou qui nous prennent en photo !), les vendeurs de glaces et les abris de bateaux et de pédalos !

     Après un petit casse-croûte rapide, nous repartons en direction du Sud du lac (il est tout en longueur et c'est assez long!), pour arriver au pied du Pont aux Dix-Sept Arches en marbre qui surplombe le lac pour relier la rive à la petite Ile du lac Sud, où la princesse Cixi venait prier les dieux dans le temple du Roi Dragon pour qu'il pleuve en période de sécheresse (c'est chouette aussi, ces petits histoires et légendes qui accompagnent chaque endroit !).

     La fin de l'après-midi approche à grands-pas, mais nous poursuivons malgré tout notre visite. Nous atteignpns enfin le sud du lac, et empruntons le pont Xiuyi, tout en marbre et curieusement raide au sommet. De l'autre côté, la rive ouest est toute bordée de saules-pleureurs et de pêcheurs qui profitent des heures du soir plsu propoces à la pêche.

     Romain et Jérôme décident de faire une pause sur un banc, et je poursuis seule sur l'étroite bande de terre qui traverse le lac. Des champs de fleurs de lotus flottent à la surface des eaux, les grillons chantent de plus belle alors que j'avance jusqu'au pont des Saules, qui m'offre une vue imprenable sur le lac, le palais d'été et tous les temples s'agrippant à la colline de la Longévité : c'est splendide !

     Nous rentrons tranquillement avec les garçons à nbotre auberge. Romain nous offre grâcieusement à l'apéro notre premier vrai morceau de fromage (du gruyère suisse qu'il s'est fait livrer par des copains !) depuis le début de notre voyage : on prend des photos, on est comme des dingues – le vrai bon fromage, y'a vraiment que ça de vrai, MOUAH !!!! Merci Romain !!!

26 août - rando sur le dos de la Grande Muraille !

     Nous avons retourné le problème dans tous les sens pendant des heures … comment aller à la Grande Muraille, l'une des 7 « nouvelles » merveilles du monde, sans tomber dans les pièges à touristes et les endroits trop bondés ?!! De nombreux « tours » sont organisés par de nombreuses guesthouses, mais il en ressort que très souvent le temps passé sur la muraille est réduit à une heure, une heure et demie tout au plus, et le reste de la journée est consacré à emmener les touristes dépenser leurs yuans dans des magasins de jade et autres babioles ! A force de tourner, retourner le Lonely dans tous les sens … on décide finalement d'y aller … tout seuls, et de se débrouiller !!!

     Nous nous levons donc tôt ce matin, pour attraper le plus vite possible un métro qui nous emmène à la gare routière … De là, hop ! Le bus 980 nous conduit en une heure et demie dans la ville de Miyun. Impossible de se tromper d'arrêt : un chauffeur de taxi nous a repérés de l'extérieur et vient carrément nous chercher dans le bus !!!

On négocie sévère avec lui le prix de l'heure et demie de route qui nous reste pour arriver au tronçon de Jinshanling (le plus éloigné de Beijing !). Il rigole à chacune de nos propositions de prix ! Il me fait penser aux Chinois des albums de Tintin : le smile, toujours à se marrer et à s'esclaffer !!! Comme c'est le seul chauffeur à l'horizon, et vu que l'heure tourne … on réussit finalement à se mettre d'accord, et en route !!!

     Nous traversons une vallée qui nous fait penser au Sud de la France : une végétation bien méditerranéenne, des cigales qui s'égosillent à se brûler les ailes, et une chaleur à crever !!!

      Notre chauffeur conduit comme un âne. On serre les fesses à chaque virage, et chaque côte, puisque ce sont les endroits qu'il préfère pour doubler sans aucune visibilité ! On manque de cartonner un paquet de fois, et j'en appelle à notre bonne étoile pour qu'elle nous permette de nous en sortir vivants !!!

Nous arrivons enfin sains et saufs à Jinshanling. Il n'y a … PERSONNE !!! Hallucinant !!!

     Après avoir avalé un bol de noodles, nous commençons l'ascension à midi et demie, en plein cagnard … et ça grimpe dur !!!

      Nous finissons enfin par arriver sur le dos de la Muraille. Elle est magnifique, et dessine un serpent de pierre ondulant sur les crêtes des montagnes alentours : le panorama est simplement splendide !!!

Nous randonnons ainsi pendant 4 heures, transpirant, suant, escaladant les pentes rocheuses abîmées et patinées par le temps, sinueuses, parfois bien raides, sous un soleil qui nous fait consommer 3 litres d'eau chacun !!! Nous ne croisons vraiment pas grand monde, c'est un vrai bonheur d'être là, de contempler ce paysage chargé d'histoire, et de savourer notre solitude au milieu des montagnes et des cigales !!!

     Vers 16 h 30, nous entamons notre redescente … je suis rincée, et Jérôme galope devant ! Des marches, des marches, et encore des marches : c'est interminable et nos cuisses sont en béton armé !!!

     Nous rejoignons finalement enfin notre cher chauffeur de taxi, qui nous attendait tranquilou à l'ombre d'un parasol, en train de siroter une boisson bien fraiche !

     Nous rentrons enfin sur Beijing, priant une nouvelle fois à peu près toutes les 30 secondes pour nous en sortir vivants !!! Nous manquons de renverser des cyclomoteurs, de nous prendre des camions de face … on n'en peut plus !!!! Me voyant paniquée dans son rétro, notre pilote de rallye se marre, et me fait un signe en écartant les deux bras (tiens ton volant, plutôt !!!), l'air de me dire : « La route est large, je gère !!! » (« Good driver, good driver !!! », me répète-t-il en rigolant de plus belle en voyant mon air réprobateur!)

     Arrivés enfin à Miyun (merci, nos bonnes étoiles!!!), nous reprenons le bus retour pour Beijing. À l'auberge, Romain nous attend pour jouer au billard ! Une ou deux parties, et nous filons goûter la fameuse fondue chinoise dans l'un des restos de la capitale … Il nous fallait bien ça pour nous requinquer après cette fabuleuse (et épique !) journée !!!

27 août – Beijing : balade dans les hutongs et night market

Ce matin, nous sommes bien fatigués par la journée de la veille, et nous nous laissons dormir tranquillement jusqu'à une heure avancée de la matinée !

Après avoir grignotté un petit casse-dalle le midi, nous partons nous balader à deux dans les fameuses petites ruelles anciennes de Beijing, qu'on appelle les hutongs.

Pas besoin d'aller très loin : notre auberge se situe déjà à proximité du quartier ancien de la ville !

Nous déambulons pendant une à deux heures dans les ruelles, cédant le passage aux conducteurs de rikshaws, observant les petis vieux qui jouent au ma-jong assis dans la rue sur de vieux tabourets, nous faufilant des des ruelles étroites aux toits chargés de vigne vierge et de plantes grimpantes …

De retour à l'auberge, petite pause avant de filer avec Romain au « night market » : le marché de nuit, comme vous l'aurez compris !

Là-bas, nous sommes surpris de débarquer dans une immense avenue piétonne bordée de buildings et de centres commerciaux ultra-modernes, bardés d'écrans publicitaires lumineux qui clignottent dans tous les sens : on se croirait au Japon !!!

Le night market est composé de trois ou quatre petites ruelles étroites blindées de monde, décorées de lampions rouges chinois et bordées de chaque côté par de nombreux stands vendant des souvenirs, des sucreries ou des tas de trucs bizarres à manger !!! En exclusivité pour vous, Messieurs-Dames : brochettes de scorpions toujours gigotants, étoiles de mer ou hippocampes embrochés, carrés de chat ou de chien, larves et insectes divers, lézards et serpents grillés … faites votre choix !!!

Nous trainassons dans le marché une petite heure, puis rentrons à l'auberge nous remettre de ces émotions – les scorpions et les araignées géantes, dites-moi … ils les font bien importer d'un pays très très loin, c'est bien ça ?!!

De retour à l'auberge, il est temps pour nous de (re)dire au revoir à Romain, qui file le lendemain matin pour la Corée ! Encore une fausse excuse pour faire la fête, car de toute façon on sait bien que dire au revoir à Romain, ça ne veut pas dire grand chose : on le retrouve toujours sur notre route – le Suisse, c'est coriace !!!

28 août – Joyeux anniversaire, Maman !!! - Temple des Lamas, Pearl market et place Tienanmen

La soirée a été rude, comme à chaque fois ne nous quittons (ou pas!) Romain.

Lever tard, donc, ce matin, et pas très frais !

Après avoir englouti notre petit déjeuner, nous filons visiter le Temple des Lamas, deuxième centre bouddhique tibétain après celui de Lhassa, au Tibet central.

Nous sommes saisis dès le départ par l'atmosphère calme et paisible qui règne dans le temple. Ici, la quiétude des lieux n'est pas mise à mal par le brouhaha incessant de la foule que nous avons souvent rencontré lors de nos autres visites dans la capitale.

Oh, rien d'exceptionnel dans l'architecture : les temples sont, comme tous ceux que nous avons vus jusqu'à présent – hormis le Temple du Ciel -, ornés de toitures aux tuiles rouges orangées, et les murs peints de dragons, et de grands bouddhas – jusqu'à 18 mètres de haut ! – trônent au centre de grandes pièces sombres et silencieuses.

Mais ce qui fait la beauté de ce temple, ce sont les murmures des femmes qui viennent prier à genoux devant Bouddha, se relevant et joignant leurs mains à plusieurs reprises avec la grâce de leur foi ; les effluves d'encens qui volent dans les cours plantées d'arbres, le chant des oiseaux posés sur les branches des pêchers … le calme …

Difficile après ça de retourner s'immerger dans l'agitation de la ville et du métro ! Nous quittons pourtant le temple pour nous rendre à la poste internationale de Beijing, vérifier si ma carte bleue est enfin arrivée … Par chance, nous réussissons à trouver le bureau de la poste restante en à peine 10 minutes ! La postière me tend une grosse boîte dans lequel le courrier envoyé a été entreposé ; elle trourne les talons, et ... je n'ai qu'à me servir ! Pas très rassurant, j'attends une CB, moi !!! Rien à mon nom aujourd'hui : on repassera demain !

Nous nous rendons ensuite au marché aux perles, au sud-est de la ville. Là, dans un bâtiment à cinq étages, nous découvrons tour à tour des stands de souvenirs (inévitables!), des vendeurs de contre-façons en tout genres (vêtements, informatique …), qui nous sautent dessus à chaque pas, des stands de soie et de cachemires, et enfin des boutiques vendant des perles plus ou moins en toc, ça dépend ! Le dernier étage, très luxueux, est composé de vitrines présentant des bijoux faits de coraux et de pierres précieuses en tous genres … Des portraits d'hommes politiques sont accrochés au mur – notamment celui du président du Zimbabwe, pays le plus pauvre du monde en 2013 -, accompagnés de leurs femmes qui viennent de s'offrir aux frais de leur peuple de lours colliers de perles … ça fait vraiment rêver !!!

Nous rentrons finalement en métro dans notre district et décidons, avant de rentrer à l'auberge, de faire un petit crochet par la place Tienanmen, que nous ne sommes toujours pas allés voir depuis notre arrivée, alors que nous logeons à côté !

L'après-midi tire sur sa fin … Après les contrôles de sécurité usuels – comme à chaque entrée de métro, on scanne nos sacs -, nous entrons enfin sur la place. De nombreux Chinois sont là à se balader en famille et à profiter de la fraicheur (toute relative) du soir … Les gamins courent en trainant des rubans ou des cerfs-volants derrière eux, les couples se prennent en photo devant l'immense portrait de Mao décorant la porte de la Paix Céleste (l'entrée de la Cité interdite!), les militaires font le pied de grue au pied du drapeau national dont une foule est venue admirer la descente, s'opérant à la tombée de la nuit … Le mausolée de Mao, trônant au centre de la place, est immense, et ses dimensions gigantesques reflètent le culte encore très important que voue toujours une grand partie du peuple chinois au Grand Timonier, même bientôt quarante ans après sa disparition …

Nous contournons les bâtiments de l'Assemblée du Peuple, bordant l'ouest de la place, pour aller jeter un coup d'œil au très controversé bâtiment du Centre national des arts du spectacle … L'architecture est ultra-contemporaine : imaginez une bulle de verre immense, flottant allongée à la surface de l'onde, et se reflétant impeccablement dans une eau plate et immobile … Avec le coucher de soleil au bord de la rive, eh bien nous on en prend notre parti : c'est trop chouette !

 

29 août – Beijing : la Cité interdite

Bon … on a vraiment hésité à y aller – la persoective de la foule ne nous motivait pas vraiment ! -, mais quand même … être à Beijing et ne pas y aller, c'est quand même dommage, on risque de ne pas revenir avant un bout de temps ! Alors on se motive quand même, et on se décide à y aller en début d'après-midi !

Après avoir traversé la place Tienanmen en longueur du Sud au Nord, nous nous retrouvons une nouvelle fois devant la porte de la Paix Céleste, flanquée de son portrait de Mao !

La foule est déjà dense, sous un soleil qui nous brûle sans pitié, comme d'habitude !

Après avoir passé sous la porte Duan, nous achetons nos billets et nous dirigeons vers la porte du Midi. Immense, elle débouche sur une cour plus immense encore, traversée par la Rivière aux Eaux d'Or, elle-même enjambée par cinq ponts de marbre blanc.

Nous traversons l'un de ses ponts fabuleux pour nous diriger vers la dernière porte d'entrée du palais : la porte de l'Harmonie Suprême. Derrière, les bâtiments immenses de la Salle de l'Harmonie Suprême, de la salle de l'Harmonie du Milieu et de la salle de l'Harmonie Préservée se succèdent, bordées d'escaliers de marbre sculptés. Les Chinois jouent des coudes pour pouvoir admirer et prendre en photo les anciens trônes des empereurs exposés dans chaque salle – c'est trop drôle à voir !

Après avoir passé l'énième porte de la Pureté Céleste, nous arrivons cette fois-ci dans le palais de la Pureté Céleste, suivi de la Salle de l'Union et du palais de la Tranquilité Terrestre (j'adore tous ces noms !!!), pour enfin atterrir dans le jardin impérial !

C'est là que nous décidons de casser la croûte !Nous nous baladons ensuite à l'ombre des cyprès, nous baladant entre les fontaines, les mini-temples et les pierres sculptées, les éléphants en bronze agenouillés …

Après l'ultime salle de la Paix impériale et sa porte Chengguang, nous décidons de faire l'impasse sur les multiples expositions présentées dans les ailes du palais pour nous échapper par la dernière porte plantée au bord des douves de la Cité : la porte Shenwu.Jingshan. Nous grimpons les marches et arrivons quelques minutes plus tard au sommet, pour découvrir une vue superbe sur toute la ville, et surtout plongeante sur toute la Cité interdite !

Bien fatigués, nous redescendons à travers les allées du parc … Sous l'ombre des arbres, une petite vieille a posé son transistor à ses côtés, mis le volume à fond, et chante à tue-tête sur une musique chinoise criarde au possible : c'est trop drôle !!!

Le soir, après avoir infructueusement rendu visite à notre chère poste restante, nous retrouvons à l'auberge Laura et Marine, deux petites jeunettes venues étudier le commerce à Shangaï … apéro, et au dodo !!!

30 août – Beijing : le parc Beihai

Ce matin, grasse matinée !!!

Nous nous rendons cet après-midi au parc Beihai, ancienne demeure des empereurs avant que la Cité interdite ne soit construite …

Nous longeons les rives du lac Beihai – littéralement : la Mer du Nord ! -, et c'est magnifique ! Encore une fois, une harmonie incroyable règne dans ce parc paisible, aux temples disséminés sur les rives bordées de saules-pleureurs, aux barques naviguant paresseusement sur les eaux du lac et aux notes de musique souflées par un clarinettiste ici, une accordéoniste là … Un lieu vraiment enchanteur - de toute façon, depuis que nous sommes arrivés à Beijing, j'ai l'impression de déambuler au beau milieu du dessin animé de Mulan - j'entends presque ma petite sœur chanter !!!

Nous longeons donc la rive ouest, jetons un œil à l'intérieur des temples, au mur des esprits des Neuf Dragons … Au nord du lac, nous avalons un bol de noodles, avant de poursuivre sur la rive est.

Dans le parc, des petits vieux nous font mourir de rire pendant un moment : leur transistor posé sur un muret, le volume à fond, l'un d'eux danse à la manière d'un Boris en pleine forme (il nous a vraiment fait penser à toi, il était extraordinaire !), deux autres tentent tant bien que mal de faire des figures avec des bâtons du diable, et un quatrième essaie vainement de réussir à récupérer le pauvre diabolo qu'il lance farouchement vers le ciel … tout ça uniquement pour le plaisir : un peur bonheur d'assister à ce spectacle !!!

Après une dernière grimpée au sommet du grand Dagoba blanc dominant l'île de Jade, posée au beau milieu du lac, nous sortons du parc pour longer le bord des douves ouest creusées aux pieds de la Cité interdite.

Nous nous rendons pour la troisième fois en métro à la poste internationale, mais une nouvelle fois … c'est l'échec ! Retour à la case « auberge » !

31 août – Beijing - à la recherche du guitalélé !!!

Aujourd'hui, nous décidons d'attaquer directement par une virée à la poste restante … on en a marre de traîner à Beijing !!! Non que la ville ne soit pas jolie – malgré son agitation constante, son bruit, sa pollution … la capitale recèle tant de joyaux à découvrir !!! -, mais on a hâte d'enchaîner sur la suite de notre voyage, et de partir vers le Sud et ses rizières !!!

Heureusement pour nous, cette journée sera parfaite : je fais un bond de joie tonitruant en découvrant enfin la lettre de la banque postale qui m'est adressée – ouf !!! enfin libres de quitter la ville !!!

Nous prenons le temps de nous diriger ensuite vers la « rue des musiciens », que Jérôme a repérée sur internet le matin même … Là-bas, après m'être extasiée devant mes premiers grillons porte-bonheur, accrochés dans de petites cages en osier à la devanture d'une boutique (le grillon porte-bonheur de la grand-mère de Mulan existe donc bien !!!), des dizaines de magasins d'instruments de musique se succèdent, avec accrochés à leurs murs des violons, des cithares, des guitares, des ukulélés, des flûtes, des trompettes, des clarinettes … Certains jouent même dans la rue, c'est trop chouette !!!

Après avoir essayé quelques petites guitares aux cordes plus que grésillantes, nous sommes sur le point d'abandonner nos recherches, norsque j'aperçois au fond d'un magasin le modèle que j'avais trouvé sur internet – et que je ne pensais jamais retrouver dans une petite ruelle de Pékin !!! - : le (très rare ici!!!) GUITALÉLÉ !!!

Je suis complètement surexcitée !!! Après avoir négocié le prix, nous repartons avec notre nouvelle petite guitare (les nôtres nous manquaient trop, et puis … d'habitude, on a nos guitares, mais jamais le temps d'y jouer, alors maintenant qu'on a du temps … ce serait quand même dommage de ne pas avoir de guitare!!!)

Elle sonne trop bien pour sa toute petite taille, et nous décidons de la baptiser Ping'anli (du nom de l'endroit où nous l'avons trouvée!).

Nous rentrons à notre auberge, pour aller de suite acheter nos billets de train pour le Sud ! Nous partirons donc le lendemain, à 22 heures, direction la province du Guangxi et la ville de Guilin : yihaaah !!! ça mérite bien quelques parties de billard, ça !!!

1er Septembre – Au revoir Beijing !

Aujourd'hui, rien de spécial : nous passons la journée à tchatcher (surtout moi!) sur Skype avec les amis et la famille (ça fait trop du bien!!!), Jérôme se mate un film tranquilou pendant que je rédige quelques documents de rentrée à l'attention de Patrick, qui me remplace pour un an auprès de mes sacrés loustics du collège de Saint Pierre d'Albigny !!! ça fait tout drôle de voir cette rentrée se préparer sans que j'y sois – mais à vrai dire … ce n'est ps trop pour me déplaire !

Après avoir dit au revoir à Laura et Marine, que nous retrouverons peut-être plus tard dans le Sichuan, nous nous mettons en route pour la gare ferrovière ! Jérôme est bien plus prévoyant que moi question timing (sans déconner, me direz-vous ?!!!) : nous partons plus d'une heure et demie à l'avance par rapport à l'horaire prévu de départ … et heureusement car, trouver l'entrée de la gare et la bonne voie d'accès à notre train, c'est carrément Pékin Express !!! On transpire sous nos gros sacs et dans nos vestes de pluie, on demande notre chemin à des tas de Chinois qui ne comprenne rien à ce qu'on leur demande, on court dans les couloirs et les escalators (c'est carrément la panique !!!), et on se galère avec les panneaux d'affichage tout écrits en chinois !!! Heureusement que les trains comportent des numéros et un horaire, sinon on aurait été fou-tus !!!

Nous embarquons finalement dans notre wagon-couchettes à … 22 h 05, pour partir très exactement 5 minutes après : OUF !!! C'est qu'on les voulait, nos 23 heures de train jusqu'à Guilin !!!

2 septembre – On the train again ! (Joyeux anniversaire Lucile !)

Finalement, ce ne seront pas 23, mais bien ... 26 heures de train qui nous seront nécessaires pour rejoindre la ville de Guìlín, dans la province du Guăngxī !

Après avoir passé la journée comme on peut à bouquiner (Jérôme potasse notre Routard du Népal, pendant que je termine la lecture de mon premier roman … et, comme bêtement je n'ai pas suivi les conseils avisés d'Ophel et de Marion en matière de liseuse, il ne me reste plus qu'à prier pour réussir à en trouver un autre en français rapidement !), à rattraper tout notre retard dans l'écriture de notre journal de bord pour le blog, à essayer de tchatcher ( très ! ) difficilement avec nos compagnons de wagon chinois, les dernières heures de train, auxquelles nous ne nous attendions pas, s'avèrent être pour nos jambes et nos esprits engourdis un véritable supplice !!!

Nous n'arrivons donc pas à 21 heures 30, comme nous l'avions calculé, mais à minuit et demie – et on a la frousse que la guesthouse dans laquelle nous avons réservé notre nuit soit fermée !

En sortant du wagon, la chaleur de la nuit et l'agitation d'une foule grouillante sur le quai, à une heure si tardive, nous surprennent de plein fouet ! Les chauffeurs de taxis nous sautent dessus, mais nous avons sur nous le plan de la ville et le trajet pour nous rendre au « Green Forest Hostel » : nous nous mettons en route avec nos gros sacs, Pollo et guitalélé à la main !

20 minutes plus tard, nous voilà accueillis par le sourire quelque peu ensommeillé des réceptionnistes de notre auberge de jeunesse qui, n'ayant pas pu réussir à la louer avant, nous ont d'office échangé, pour le même prix que la chambre toute simple que nous avions réservée, la même en plus classe, et avec vue sur la rivière Taohua ! Comme nous allons nous sentir bien, ici !!!

3 septembre – Guìlín

Épuisés par notre long voyage en train, nous nous laissons dormir, ce matin, et savourons notre chambre avec vue – la première où nous sommes tranquilles et juste tous les deux depuis le début de notre voyage !!!

Sous nos fenêtres, des vieux jouent aux cartes au bord de la rivière – c'est drôle de les entendre élever parfois la voix quand ils ne sont manifestement pas d'accord entre eux sur le déroulement de la partie !

Après avoir grignotté un bout à l'auberge, nous décidons, malgré la chaleur, de nous motiver pour aller explorer un peu la ville. Nous traversons le pont enjambant la rivière Taohua, pour arriver sur une petite place circulaire entièrement ombragée grâce aux grands arbres séculaires qui l'entourent. Sous leurs branches, des dizaines de petits vieux jouent aux cartes par groupes de 4 ou 5, assis sur des tabourets autour de petites tables pliantes … et ils sont à fond !!! Jouant aux échecs ou, pour la grande majorité, au poker chinois, ils ne nous prêtent pas la moindre attention, trop concentrés sur leur jeu !

Nous poursuivons jusqu'aux rives de la fameuse rivière Lì, dans laquelle se jette la Taohua. Des pêcheurs en bord de rivière jettent leurs filets non loin de leur radeau en bambous. Le temps est un peu gris aujourd'hui, et le ciel tout blanc !

Nous longeons les bords de la Lì pour arriver au bord du lac Shān, au milieu duquel se dressent les deux pagodes en cuivre jumelles de la Lune et du Soleil (41 mètres de hauteur pour cette dernière : la plus grande du monde !).

Nous nous baladons au bord du lac Shan pour rejoindre la rive de son voisin, le lac Rong, et flâner sur ses petits ponts de marbre blanc. Les habitants s'amusent à nourrir les poissons, les gamins se baignent dans la rivière …

Comme il se met à pleuvioter, nous rentrons nous reposer (encore!!!) à l'auberge.

Le soir, rebelote : nous repartons nous balader dans le centre, afin de voir les pagodes de la Lune et du Soleil illuminées ! Le long de la route, au pied des enseignes de restaurants, des bassines et des cages sont siposées afin d'attirer les clients : poissons, carbes et écrevisses côtoient tortues, serpents et autres coquillages ; dans les cages, de pauvres canards attendent trisement leur heure, tout comme de petits ragondins (ou castors ? Nous n'avons toujours pas réussi à trouver ce que sont vraiment ces pauvres petits rongeurs !) qui grignottent bon an mal an des bouts de carotte rassis … Bouh !!!

Nous passons notre route pour aller fureter dans le « night market » de la ville : souvenirs en tous genres s'entassent dans la ruelle piétonne, dans laquelle nous trouvons aussi de nombreux établissements de « kiss fish massage » : les habitants viennent s'y faire masser les pieds en les plongeant dans des aquariums remplis de petits poissons rouges qui viennent têter leur peau !

Un vieillard peint sur des éventails, une femme vend des pinceaux de toutes tailles de callligraphie chinoise … on trouve même des tas de Pollos encore mis sous filets !!!

Nous rentrons enfin à l'auberge pour nous reposer, en espérant que la météo soit meilleure demain !

 

4 septembre – Guìlín et le parc des Sept Étoiles (Qīxīng Gōngyuán)

Ce matin ... c'est la grisaille !!! ça n'empêche pas les petits vieux de toujours venir s'installer sous les parasols, en dessous de nos fenêtres, pour venir jouer aux cartes et se quereller au poker !

Cette météo nous désempare un peu : il faut dire que nous nous sommes habitués, depuis le début de notre voyage, à du très beau temps quasiment tout le temps ! Il fallait bien qu'il se mette à goutter un peu à un moment !!!

Nous trainons donc ce matin, ce midi aussi …;et partons finalement à l'assaut du parc des Sept Étoiles, à quelques kilomètres à l'est de la ville ! Nous empruntons un bus rouge (n°11) à deux étages qui nous y emmène : on se croirait à Londres – avec la même météo en prime !

Les gouttes s'estompent alors que nous arrivons à l'entrée du parc. Nous nous baladons pendant un long moment le long des sentiers traversant la forêt de pins et de bambous qui recouvre les pics karstiques du parc … Après le « Pavillon à la Gloire de la Chine » (un immense panneau de pierre semi-circulaire retraçant les divers moments forts de l'histoire du pays), nous arrivons au bord de l'entrée d'une grotte … et là, c'est vraiment le drame ! Une femme attend au creux de la grotte, musique techno à fond dans des hauts-parleurs, que des touristes viennent se faire photographier devant de faux stalagmites posés directement sur le sol couvert de béton ! Au secours !!!

Nous nous échappons vite de l'endroit pour continuer notre marche … et avons vite le plaisir de rencontrer nos premiers singes sauvages, que nous voyons sauter de branche en branche au-dessus de nos têtes !!!

Après nous être extasiés devant nos cousins primates pendant un bon moment, nous poursuivons par la rude grimpée menant au sommet du pic du Pavillon du Dragon, d'où nous pouvons enfin contempler pour la première fois la ville de Guìlín, vue d'en haut … et c'est hallucinant !!! Trois fois grande comme Montpellier, elle s'étend entre de nombreux pics karstiques qui se dressent vers le ciel, couverts de végétation ! La rivière Lì sillonne la ville au milieu du brouhaha des voitures … Un étrange mélange de ville et de nature !

Nous redescendons ensuite le sentier, croisant ça et là de nouveaux singes (pas si sauvages que ça, malgré ce qu'en disent les pancartes qui nous envoient de nombreux avertissements … ils me font penser un peu à nos marmottes en Vanoise : sauvages et libres, oui, mais aussi habitués à croiser des humains suffisamment souvent pour ne plus s'en inquiéter du tout !). Après avoir longé de petites chutes d'eau et un petit lac, nous contournons et grimpons à l'assaut de différents pics karstiques et sites du parc : les pics du Chameau, celui du Pavillon de la Lune, la forêt de stèles bordant la rivière Lì … Nous transpirons bien sous la chaleur étouffante de l'après-midi !

Retour en fin d'après-midi à notre auberge, alors que les gouttes se remettent à tomber … Nous avons en effet rendez-vous après manger avec nos hôtes chinois pour apprendre à jouer au Ma-Jong ! C'est ainsi que nous rencontrons notamment Charlie, qui nous aide bien à comprendre les règles, car elle a l'avantage de … parler un peu chinois !!! Le jeu s'avère vraiment chouette et prenant, et la soirée passe vite !

 

5 septembre – De Guìlín à Yángshuò

Ce matin, eh bien, trois fois n'est pas coutume … on traîne ! Nous nous sommes couchés tard, après avoir pris le temps de tchatcher un peu avec nos familles la veille au soir – avec les 6 heures de décalage horaire, pas d'autre choix que de décaler le moment d'aller se coucher !!!

Nous prenons donc finalement un bus local en début d'après-midi, direction Yángshuò, une plus petite ville située à environ 80 kilomètres plus au Sud !

La pluie, une fois encore, est la première à nous accueillir la-bas ! Nous nous perdons plus d'une fois alors que nous marchons à travers les ruelles à la recherche de notre guesthouse … Le « Trippers Carpe Diem », auberge que nous avons choisie car située un peu à l'écart de la ville, s'avère en effet être à trois kilomètres du centre ! Nous remontons la rive gauche de la rivière Lì, quittons la ville et marchons un moment dans la forêt, sans trop savoir où nous allons atterrir ! Nous arrivons finalement au petit village de Shíbănqiáo, et dégotons notre auberge, perchée sur un flanc de colline !

Après avoir déposé nos affaires dans notre dortoir – et retrouvé au passage Charlie -, nous découvrons, oh surprise, que le patron de l'auberge est belge - une fois !!! Jérôme craque inévitablement pour uen Maredsous … ça fait du bien, une bière à plus de 4 degrés, et qui a du goût !!!

Le soir, nous nous joignons à Charile et sa copine écossaise Amy pour aller manger en « ville ». L'auberge, consciente de la distance qui la sépare du centre de Yángshuò, prête gratuitement des vélos après 18 heures : ça tombe bien !

Il fait déjà nuit noire quand nous nous mettons en route le long de la rivière Lì, lampes frontales sur le front !

Nous attachons nos vélos sur les bords du quai, et nous baladons dans les ruelles animées de la ville. Plus petite que Guìlín, elle n'en est pas moins beaucoup plus bruyante et animée : concçue pour les touristes affluant en masse dans cette région fabuleuse du Guăngxī, ses jolies ruelles sont bordées de bars, de scènes de pole-dance criant leur musique techno atroce, d'échoppes de souvenirs et de restaurants … ce n'est pas Vang Vieng, mais on y est presque, et nous avons vraiment bien fait de nous éloigner de tout ce brouhaha !!!

Nous passons malgré tout un bon moment dans un petit resto traditionnel, nous régalant de « claypots » : des plats de riz cuisinés dans de petits pots de glaise, et arrangés, c'est selon, avec du poulet, du bœuf, des tomates, des œufs, des poivrons … tout à la baguette, c'est vraiment délicieux !!!

Nous poursuivons ensuite la soirée dans un bar situé sur la légendaire terrasse de la guesthouse « Monkey's Jane » : nous battrons par trois fois le patron chinois – qui manifestement joue pourtant bien souvent avec ses clients ! - au « Beer Pong » - c'est ça aussi d'avoir des années d'entraînement avec des potes comme Boris ou Jean-Phi au cap's : nous devenons les champions de la soirée : yippih !!!

Alors que Charlie et Amy poursuivent encore leur soirée en boîte, nous décidons de notre côté d'être sages et de rentrer : hop, trois kilomètres vite pédalés, et nous voilà enfin au lit !!!

6 septembre – À la recherche du Pont du Dragon : balade en vélo à l'ouest de Yángshuó

Ce matin … il pleut ! Décidément, la météo ne nous est pas vraiment clémente en ce moment !

Après avoir avalé un bon petit déjeuner, nous partons malgré tout louer des vélos à l'auberge voisine, et nous mettons en route pour aller explorer la campagne à l'ouest de Yangshuo !

Nous mettons un certain moment à réussir à sortir de la ville – les indications seules du Lonely Planet ne sont vraiment pas suffisantes ! -, et c'est un peu par hasard d'ailleurs que nous trouvons la bonne route, qui longe la rivière Yulong à l'ouest de la ville.

La campagne est magnifique, et par chance il s'est arrêté de pleuvoir !

Comme à chaque fois que nous nous éloignons un tout petit peu, nous nous retrouvons vite seuls sur les routes, à traverser de petits villages vraiment chouettes, plantés au pied de pics karstiques immenses ! Les champs de lotus et les rizières se succèdent, les vaches paressent au bord des routes, les canards et les chiens se baladent, les gamins jouent avec des chiots tout nouveaux-nés … C'est calme, et ça fait du bien !

Une grand-mère raccompagne sa petite-fille de l'école, portant son cartable … je pense inévitablement à cette rentrée scolaire qui vient de se dérouler sans moi – ça fait bizarre, quand même ! -, à mes élèves qui ont repris le chemin du collège – et qui je l'espère passeront une bonne année scolaire ! - , et à ma sœur, ma maman, ma famille de profs, mes collègues et certaines de mes copines qui eux aussi se sont tous remis à la tâche : courage !!!

Nous traversons ainsi plusieurs petits villages, sans jamais trop savoir où nous sommes, longeons un embarquadère de radeaux en bambous … notre objectif : atteindre le Pont du Dragon, à une douzaine de kilomètres de là ! Mais le jour commence à décliner, et nous nous voyons contraints, au bout de plusieurs heures de pédalage, de faire demi-tour, afin d'éviter de nous retrouver complètement paumés en pleine nuit au milieu des rizières et des buffles !

Nous reprenons donc la direction de notre auberge, profitant des sourires des habitants et de la beauté des paysages de cette Chine rurale qui, même si le temps n'est pas de la partie, est malgré tout magnifique !

Le soir, repas à l'auberge, petite partie de billard, histoire que je ridiculise Jérôme, et hop, au lit : une grosse journée nous attend demain !

7 septembre – Randonnée à vélo jour 1 : de Yángshuò à Xingping – Joyeux anniversaire, Vinzou !

Ce matin, lever tôt : nous partons pour une rando à vélo de deux jours dans la campagne autour de Yangshuo !

Le temps n'est toujours pas à la fête, et c'est sous la pluie que nous donnons nos premiers coups de pédale !

Nous quittons la ville en descendant vers l'est et en longeant la ricière Li. Comme d'habitude, nous sommes un peu seuls au monde sur les routes, et c'est vraiment chouette de savourer ainsi la campagne, surtout quand les gouttes veulent bien nous laisser tranquilles !

Nous traversons les petits villages de Mushan, Silong, alternant montées suantes – il fait chaud et très humide ! - et pauses pour trouver notre chemin … Nous arrivons fnalement au village de Dutou – après l'avoir malencontreusement dépassé et fait demi-tour … mais cette fois-ci, nous avons une carte, - plus ou moins précise, mais une carte ! -, et nous avons enfin compris quels panneaux annonçaient l'entrée des villages : ouf !!! Nous embarquons nos vélos sur un ferry pour traverser en quelques minutes à peine la rivière : nous voilà arrivés à Fuli !

Après avoir traversé la ville et recherché désespérément un endroit où manger, nous nous contentons au bord de la route de … pâtisseries mi sucrées – mi salées – ça a l'avantage d'au moins nous caler pour l'après-midi !

Nous reprenons la route, direction Xingping. Il nous reste encore 17 kilomètres, et je n'en peux plus : mon vélo, avec sa selle bancale posée sur des barres métaliques coupantes qui la transpercent, me fait super mal : je souffre l'équivalent du Rhône à vélo et du Canal du Midi réunis, les filles !!!

Nous pédalons pendant encore deux heures – la route est défoncée, et les côtes sont ardues ! - avant d'arriver enfin au village de Xingping !

Posté en amont de la rivière Li, le petit village est tout tranquille, car c'est enfin la fin de la saison touristique, et il n'y a plus grand monde dans les ruelles ! Après avoir posé nos affaires dans notre auberge (« This Old Place », un vieux bâtiment retapé et vraiment chouette), nous partons nous balader dans le village avec Pollo, qui essaie de draguer toutes les poules qui passent !!!

Le soir, nous nous régalons des pizzas au feu de bois préparées par les cuisinères de notre guesthouse : un vrai petit bonheur, tout ça devant la projection sur grand écran d'un film chinois portant sur le Tibet et la protection de ses antilopes … trop bien, ça nous fait oublier les rudes kilomètres de la journée !!!

 

8 septembre – Randonnée à vélo jour 2 : de Xingping à Yángshuò

Ce matin, lever tôt encore une fois : on a encore de sacrés kilomètres à faire !

Après avoir englouti notre petit-déjeuner, nous voilà partis avec nos vélos pour le petit port de Xingping, situé juste en contrebas. Là, Jérôme se met à la tâche de bon cœur et commence à négocier un prix avec les nombreuses rabatteuses travaillant en lien avec les conducteurs de bateaux en bambous descendant ou remontant la rvière Lì…

Il réussit enfin à trouver un accord avec l'une des dix femmes qui se sont agglutinées autour de lui, et nous embarquons quelques minutes plus tard avec nos vélos sur un radeau en bambous, direction Laocuntou, un petit village où, il faut bien le dire … personne ne s'arrête !

Nous remontons pendant une petite heure et demie le courant de la rivière Lì, au milieu de paysages somptueux : des gerbes de bambous entremêlées de pins explosent le long des rives, au pied de pics karstiques immenses aux formes hallucinantes s'élançant vers le ciel … c'est splendide !

Notre conducteur nous débarque sur une petite île, où sont aglutinées des vendeuses de souvenirs … Une femme porte même sur son dos une tige de bambous avec, aux deux extrémités, deux pauvres cormorans – dressés traditionnellement dans la région pour pêcher - attachés chacun par une patte, le bec ficelé par un bout de skotch pour ne blesser personne … L'un d'eux me fixe de son œil bleu : quelle tristesse !!!

Nous remontons bien vite sur notre radeau pour échapper à cette mascarade, et poursuivons notre remontée de la rivière. Le temps s'est dégagé, et c'est un plaisir de découvrir la région et la Lì sous le soleil : enfin !!!

Notre conducteur nous débarque à l'endroit que nous lui avons indiqué sur notre carte. Nous nous mettons en route sous une chaleur de plomb ! Nous cherchons pendant une bonne première petite heure notre chemin … tout ça pour nous rendre compte que nous n'avons pas été déposés à l'endroit que nous pensions, mais plus au sud !!! Aaargh !!!

Nous repartons donc dans l'autre sens, et nous attaquons alors à une sacrée montée de la mort qui tue !!!! Jérôme la fera – comme toutes les autres de la journée, d'ailleurs ! Mais d'où tient-il cette énergie, Mikso ?!! - sur son vélo … moi, je pousse !!! Mais on sue tous les deux, ça me rassure un peu !!!

Les Chinois qui nous croisent nous encouragent, et semblent vraiment stupéfaits quand nous leur annonçons que nous voulons rentrer à Yángshuò dans la journée … leur expression inquiète, elle, ne me rassure pas !

En haut de cette première et longue, immense côte, nous trouvons par bonheur un petit resto pour nous mettre à l'ombre et manger un bol de riz aux tomates, très salutaire pour la suite !!!

Nous nous remettons en route. Il est déjà 14 heures passées, et on a encore un sacré bout de chemin à faire !

Nous pédalons donc vers le village de Dalinbgtou, puis ceux de Rendong, Fuma, Guangyinshan, Jilin, Dongtao … Les côtes interminables se succèdent, entrecoupées de descentes affolantes … ça n'arrête pas, et je galère ! Mais les paysages sont à couper le souffle ! Nous pouvons cette fois-ci admirer les pics karstiques du haut de ceux qui leur font face, distinguer la rivière qui se fraye un chemin entre ces montagnes toutes droit sorties d'un rêve ou d'un film fantastique, et contempler le long des routes les nombreuses plantations d'agrumes, citrons et oranges, qui forment de sublimes patshworks sur les collines !

Deux serpents, 150 gémissements de douleur et de nombreux kilomètres plus tard, nous voilà enfin de retour à notre guesthouse : il fait presque nuit !

Nous terminons cette journée savoureuse par un bon repas sur la terrasse – hmmm, qu'il fait bon se reposer après avoir tant pédalé !!!

9 septembre – Retour à Guìlín – Joyeux anniversaire, ma Juju !!!

Aujourd'hui, c'est journée repos : après avoir dit au revoir à Charlie, nous quittons à notre tour Yángshuò et prenons un bus local pour retourner à Guilin, dans notre chère auberge du Green Forest !

Là-bas, nous réfléchissons pendant un long moment aux différents moyens à notre disposition pour partir explorer les rizières en terrasses du Dos du Dragon, situées à 3 heures de la ville … Par chance, nous réussissons à convaincre Sofia et Alfonso, un couple d'Espagnols, et Vicky, Allemande de son côté, de se joindre à nous pour effectuer la randonnée de 5 heures qui relie, en traversant les rizières, les villages de Dàzhài et Píng'ān … Le réceptionniste de notre auberge, quand nous lui en parlons pour qu'il nous trouve un chauffeur, se marre et nous glisse en anglais : « You're juste gonna die !!! »

… même pas peur !!!

10 septembre – Rando entre les villages de Dàzhài et Píng'ān, à travers les rizières en terrasses du Dos du Dragon (Longji)

Ce matin, lever tôt : nous avons rendez-vous à 8 heures avec notre chauffeur pour partir à l'assaut des rizières en terrasses de Longji, le fameux Dos du Dragon !!!

Après un bon petit déjeuner, nous voilà partis pour 3 heures de route à travers les montagnes environnantes … la sortie de la ville de Guìlín est longue et éprouvante, et ça fait du bien de se retrouver enfin au calme dans les hauteurs !

Nous arrivons vers 11 heures au bas de la montée qui mène au village de Dàzhài, abritant des membres de la minorité yao. Le village est constitué de maisons traditionnelles toutes en bois, blotties à flanc de colline le long d'un ruisseau, qui lui-même dévale la pente le long des rizières en terrasses … c'est magnifique, et le soleil ce matin est de la partie, nous faisant transpirer comme des fous le long de la montée qui nous mène au sommet de la première crête, le Pic du Bouddha !

Le sentier qui longe les rizières en terrasses est fait de roches formant les marches d'un escalier, et nous faisons de fréquentes pauses pour nous hydrater sous une chaleur suffoquante !

Après avoir laissé le village de Dàzhài derrière nous, nous nous enfonçons dans la forêt (mi-jungle, mi-forêt, d'ailleurs!) de pins et de bambous qui joint les différentes terrasses et collines … Nous marchons bien longtemps à chaque fois avant de déboucher sur de nouvelles rizières et de nouveaux villages ! Des hommes montent les chemins avec leurs chevaux chargés, d'autres portent seuls de grosses poutres de bois, des femmes travaillent dans les champs, des piments et du maïs sèchent sur les terrasses ...

Heureusement pour nous, car nous nous perdons souvent, Sofia et Alfonso parlent chinois couramment, et demandent la route aux petits vieux que nous voyons travailler dans les rizières ou au bord du chemin, serpe à la main ou panier d'oseil sur le dos …

Nous rencontrons une vieille dame de la minorité zhuang, de lourdes boucles d'oreilles en argent allongeant ses lobes, qui nous accompagne un moment sur notre chemin, nous montrant sa longue chevelure et sa manière de la coiffer pour qu'elle ne la gêne pas – les femmes zhuang ne se coupent les cheveux qu'une ou deux fois tout au long de leur vie, et gardent l'ensemble de tous leurs cheveux tressé dans leur coiffe !

Nous poursuivons ainsi, longeant les rizières toutes calmes, croisant par ci par là un serpent ou d'énormes araignées - paraît-il, car je me suis appliquée d'une manière quasi psychotique à ne regarder que le chemin dans les endroits vraiment feuillus ! -, jusqu'au joli village de Píng'ān. Il est déjà 6 heures passées quand nous arrivons, et notre chauffeur nous attendait impatiemment !

Nous rentrons donc sans tarder pour Guìlín, épuisés après ces … 7 heures de marche, mais gardant en tête l'image de ces sublimes rizières en terrasses du Dos du Dragon !

11 et 12 septembre – Au revoir Guìlín et la province du Guăngxī, bonjour le Yúnnán !

Après une bonne journée de repos le 11 septembre, nous prenons finalment le train le 12 au matin pour … 23 heures de trajet, direction la ville de Kūnmíng, dans la province du Yúnnán - plus à l'ouest encore !

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